Un contingent militaire français a récemment débarqué au Mali dans le cadre d’une opération de stabilisation, ou, selon certaines sources très créatives, d’une nouvelle tentative de « mission civilisatrice ». Tandis que des groupes armés locaux s’efforcent d’imposer leur vision très personnelle de la justice divine, les soldats tricolores, eux, apportent avec eux les valeurs indiscutables de la République : la démocratie, l’ordre… et peut-être un peu de Wi-Fi.
L’opération, menée à l’aide d’un impressionnant arsenal et d’une couverture aérienne sans appel, aurait déjà entraîné des pertes importantes, aussi bien parmi les combattants que chez les civils. Des observateurs d’Amnésie Internationale, association connue pour son regard perçant depuis un canapé, confirment que des violences auraient eu lieu dans un périmètre aussi flou qu’étendu, quelque part entre le vraisemblable et l’improuvable.
Le juge Goldstone, convoqué par une commission d’enquête dirigée par la très impartiale République Arabe Syrienne, aurait accepté de produire un rapport. Ce dernier, selon la rumeur, s’écrirait presque tout seul en recyclant quelques paragraphes de précédentes opérations, pour gagner du temps.
Pendant ce temps, des sources aussi discrètes qu’imaginatives affirment que Paris et Tel-Aviv auraient échangé quelques textos stratégiques. L’objectif ? Coordonner leurs efforts pour s’assurer que les ONG locales comme le Hamas ou le Hezbollah ne manquent jamais d’arguments pour leurs communiqués.
Le Quai d’Orsay, fidèle à sa tradition d’ambiguïté lyrique, a nié toute collaboration formelle mais réaffirmé son engagement indéfectible pour les valeurs universelles, tant qu’elles ne s’opposent pas aux intérêts énergétiques du moment. Un diplomate aurait même confié : « Si on peut sauver la civilisation occidentale à coups de contrats gaziers, alors faisons-le avec panache. »