Démocratie ou dictature des minorités

La démocratie repose sur un équilibre précaire entre État et libertés fondamentales. Ces dernières peuvent être compromises par une gouvernance molle qui laisse des factions imposer leur loi dans l’espace public.

Il y a quelque temps, un match de football Belgique – Israël a été annulé par les autorités belges au motif que les tensions liées au conflit israélo-palestinien risquaient de dégénérer en affrontement lors de la rencontre. Cette mesure soulève la question de savoir sur base de quels critères le pouvoir peut légitimement s’opposer à un événement populaire, pacifique et apolitique au nom de l’ordre public. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’en annulant cette compétition sportive les autorités ont commis un déni de démocratie sous la pression d’agitateurs antisémites qui n’ont que faire de l’État de droit. Un pouvoir qui se laisse ainsi intimider par une populace fanatique et déchainée mais minoritaire ouvre la voie à l’anarchie. Le match en question a du être reprogrammé en Hongrie, Etat dont les  bien-pensants pensent qu’il n’est pas démocratique. Cherchez l’erreur.

Une conférence devait se tenir  à la Fnac en région bruxelloise à l’occasion de la sortie d’un ouvrage intitulé Allah n’a rien à faire dans ma classe. Des islamogauchistes ont menacé les auteurs de l’ouvrage et le personnel du magasin. Les responsables de la Fnac ont choisi d’annuler l’événement, et on peut les comprendre, car ni les autorités ni la classe politique ne sont intervenues pour garantir de pied ferme la sécurité des auteurs et la tenue en bon ordre de la conférence. Il s’avère donc qu’une nébuleuse d’islamistes liés à la gauche radicale peut impunément s’ériger en arbitre de ce qui peut ou ne peut pas être exprimé sur la place publique.

En Australie, l’ancienne ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est vue refuser sa demande de visa pour l’Australie en raison de ses idées concernant un éventuel État palestinien. La décision du gouvernement d’exclure cette personnalité, en tous points respectable, sur base de ses opinions, témoigne d’une dérive d’un pouvoir qui a perdu sa colonne vertébrale face à l’islamogauchisme conquérant. Le ministère en charge de l’affaire a estimé « qu’après étude approfondie, la demande de visa de Ayelet Shaked était rejetée au motif que cette dernière aurait pu « diffamer » une partie de la société australienne et « alimenter un conflit » au sein de la communauté ». On se demande quelle peut bien être cette « partie de la société australienne ».

Il y a une semaine la cheffe de la police de Berlin a recommandé aux Juifs, aux homosexuels et aux cyclistes de faire preuve de prudence dans les quartiers où vivent de nombreux Arabes sympathisants du terrorisme qui braillent un antisémitisme décomplexé. Les autorités jugent donc plus pratique d’écarter les victimes que d’enfermer les délinquants.

Les exemples se multiplient, et à chaque fois il s’en dégage un relent inquiétant pour les démocraties occidentales. Si elles ne se ressaisissent  pas à bref délai elles risquent de perdre leur âme. L’espace public ne saurait être abandonné à une dictature de minorités liberticides qui aspirent à instaurer un ordre wokiste.

Trump Prix Nobel de la Paix 2026

Dans un communiqué inattendu de l’Académie Nobel, Donald Trump, président des États-Unis, vient d’être désigné lauréat du Prix Nobel de la Paix 2026.

« L’approche audacieuse et inédite du président Trump pour résoudre les conflits au Moyen-Orient et en Europe de l’Est a ouvert des perspectives nouvelles pour la paix mondiale », a déclaré un membre du Comité Nobel à Oslo après l’annonce.

Revenu au pouvoir en 2025 après un mandat d’interruption, Trump avait repris les rênes d’une Amérique divisée, d’un monde polarisé et d’une diplomatie embourbée. Deux ans plus tard, il a orchestré des avancées historiques dans des conflits apparemment insolubles, marquant ainsi un tournant dans la diplomatie à l’échelle du monde entier.

Un État palestinien démilitarisé intégré dans une Fédération de Jordanie nouvellement crée a vu le jour en Cisjordanie et à Gaza, tandis qu’Israël a intégré à l’intérieur de ses frontières les principaux blocs d’implantations de Judée-Samarie. Le statut de réfugié palestinien a été abrogé, et une nouvelle élite palestinienne a acté la fin d’un siècle de violences. La normalisation des relations entre Israël et le monde arabe s’est généralisée. En Iran, la chute du régime et le renoncement à l’arme nucléaire a conduit à l’instauration d’une démocratie pro-occidentale sous l’impulsion de Reza Pahlavi, fils du dernier Shah.

Ces bouleversements ont également entraîné le départ d’acteurs politiques de premier plan. Sous la pression de Trump, Benjamin Netanyahu a dissous la Knesset, s’est retiré de la vie publique, et les poursuites judiciaires contre lui se sont mystérieusement éteintes.

En Ukraine, Volodymyr Zelensky a perdu le soutien populaire et celui de Trump suite à son refus de céder le Donbass et la Crimée à la Russie. Il est retourné à son métier d’amuseur, son successeur a adopté le plan Trump et signé un traité de paix avec Poutine.

L’incapacité et l’inertie de l’ONU et de l’Union Européenne ont été mises en lumière à cette occasion. Loin de soutenir les initiatives de paix de Trump, ces institutions, prisonnières de leurs bureaucratie et de leurs divisions, ont tenté de torpiller ses efforts. Le Conseil de Sécurité est resté paralysé par des rivalités internes, tandis que l’Union européenne, incompétente sur les questions stratégiques, a critiqué les méthodes cavalières du président américain.

Trump, personnage controversé aux manières déroutantes, a bousculé les protocoles diplomatiques au moyen d’un style foudroyant, là où des décennies d’approches feutrées  avaient échoué.

« Il a redéfini les règles de la diplomatie et mis fin aux négociations interminables », affirme un expert en géopolitique souhaitant garder l’anonymat.

Aujourd’hui une paix fragile mais tangible règne entre Israël et la Palestine. L’Ukraine et la Russie sont pacifiés. Alors qu’il n’a même pas encore quitté la scène politique en cette année de grâce 2026, Trump est déjà entré dans l’Histoire.

Kibboutz et Proudhon, même combat ?

Pierre-Joseph Proudhon, philosophe, économiste et sociologue français du XIXᵉ siècle, est l’un des premiers à penser une alternative complète au capitalisme sans passer par l’étatisation de l’économie. À travers son modèle mutualiste, il envisage une société fondée sur des associations ouvrières autogérées, dans lesquelles les travailleurs seraient collectivement propriétaires des moyens de production. Le capital privé, en tant qu’instrument de domination économique, serait aboli au profit d’une propriété fonctionnelle et collective. L’économie se structurerait autour d’une multitude d’entreprises autonomes, reliées entre elles par des contrats d’égal à égal, sans hiérarchie ni centralisation.

Dans cette vision, l’égalité économique est la condition indispensable de la liberté véritable. Chacun contribue selon ses capacités, reçoit selon ses besoins, et participe de manière collégiale aux décisions qui engagent l’entreprise. Il s’agit de neutraliser la formation des grandes fortunes, de prévenir toute exploitation, et d’organiser une solidarité horizontale où nul ne peut s’enrichir aux dépens d’autrui. Le mutualisme vise ainsi une réussite économique fondée non sur la compétition, mais sur l’éthique de la coopération volontaire.

Le kibboutz, né dans la Palestine ottomane au début du XXᵉ siècle, présente des ressemblances frappantes avec ce projet. Basé sur la propriété collective, la mutualisation des ressources et une stricte égalité entre ses membres, il repose également sur un fonctionnement démocratique : chaque voix compte également dans l’assemblée générale qui gouverne tous les aspects de la vie collective. Le travail est organisé non en fonction de la productivité individuelle, mais en fonction de l’effort consenti et du service rendu à la communauté.

Néanmoins, les objectifs du kibboutz divergent de ceux du mutualisme proudhonien. Le kibboutz ne visait pas à transformer l’économie mondiale, ni même nationale. Il était une réponse circonstanciée aux besoins d’une renaissance nationale : rebâtir un peuple sur sa terre ancestrale, restaurer une dignité nationale par le travail manuel, et ériger une infrastructure pour un futur État. Le modèle collectiviste n’était pas une fin en soi, mais un instrument au service d’un projet politique et historique.

Vivre au kibboutz impliquait un engagement total, une subordination volontaire de l’épanouissement personnel au bien commun. La solidarité y était exigée, parfois au prix d’une compression des aspirations individuelles. Ce modèle a permis de forger un lien social puissant entre des individus venus d’horizons divers, unis par une vision partagée de l’avenir.

Cependant, à partir des années 1970, les limites de ce modèle sont devenues de plus en plus évidentes. Confrontés aux mutations de l’économie israélienne et aux aspirations nouvelles des générations suivantes, de nombreux kibboutzim ont connu des difficultés structurelles. La stricte égalité a été progressivement abandonnée au profit de formes de différenciation salariale, la propriété privée a été partiellement réintroduite, et l’ouverture vers le marché est devenue inévitable pour assurer la survie économique.

Ce basculement révèle une constante observée dans toutes les tentatives de communautés égalitaires : lorsqu’un groupe humain tente d’organiser une solidarité absolue, il se heurte inévitablement à des tensions internes. À long terme, les différences de talents, d’aspirations et d’ambitions réapparaissent, remettant en cause la stricte égalité initiale. L’effort commun tend à s’émousser lorsque les contributions individuelles ne sont plus reconnues, et la gestion des ressources partagées se heurte au risque d’une dilution des responsabilités.

Ainsi, la question n’est pas tant de savoir si l’égalité parfaite est souhaitable, mais si elle est soutenable dans la durée. Les expériences historiques montrent que, si la solidarité volontaire peut être efficace à petite échelle et sur des bases claires de consentement, elle devient beaucoup plus fragile lorsque les communautés grandissent, se complexifient, ou doivent affronter un environnement concurrentiel.

Le mutualisme proudhonien, conçu comme une libre association entre travailleurs autonomes, échappe partiellement à ces critiques en refusant toute forme de contrainte. Il ne prétend pas imposer un modèle unique, mais offrir une voie alternative au capitalisme fondée sur la coopération volontaire. Chacun reste libre de s’associer ou non, de participer à une entreprise mutualiste ou de choisir une autre forme d’organisation économique. En cela, le mutualisme respecte à la fois la liberté individuelle et l’idéal égalitaire.

Cependant, les défis restent nombreux. L’économie contemporaine repose largement sur des projets complexes nécessitant des capitaux importants, des structures hiérarchisées et des prises de décision rapides. Dans ce contexte, les formes traditionnelles de mutualisme doivent se réinventer pour répondre aux exigences de l’innovation technologique, de la mondialisation et de la compétitivité. Quelques expériences récentes montrent qu’il est possible d’adapter l’esprit mutualiste à des structures plus souples, où la propriété collective coexiste avec une reconnaissance différenciée des contributions, sans pour autant reproduire les inégalités systémiques du capitalisme traditionnel.

En définitive, l’examen comparé du mutualisme proudhonien et de l’expérience kibbutzique montre que l’idéal de solidarité économique est aussi exigeant qu’inspirant. Il rappelle qu’une autre économie est pensable, mais qu’elle suppose une claire conscience des limites anthropologiques, économiques et culturelles de toute entreprise collective. Il pose une question toujours ouverte : comment conjuguer égalité, liberté et reconnaissance du mérite sans sacrifier l’une à l’autre ? Et jusqu’où une société peut-elle porter l’exigence d’égalité sans miner ce qui rend l’effort individuel, l’innovation et le dépassement de soi possibles ?

L’histoire du kibboutz et l’utopie proudhonienne témoignent que, malgré leurs limites et leurs échecs relatifs, la quête d’une société plus juste n’est pas vaine. Elle demeure une source féconde de réflexion critique sur nos modèles économiques contemporains — et peut-être une réserve d’idées pour de futures réinventions.

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