Macron ou les fourberies d’un pantin

Le salon de défense Eurosatory réunit tous les deux ans près de 2 000 exposants, une soixantaine de pays et 250 délégations. C’est un carrefour international où professionnels de l’armement, gouvernements, militaires et acteurs privés viennent échanger, présenter leurs innovations et conclure des partenariats. Israël y participe traditionnellement, non seulement pour des raisons économiques, mais aussi parce que ce type d’événement offre des opportunités précieuses en matière de coopération stratégique.

Or, à quelques jours de l’ouverture, alors que 74 entreprises israéliennes s’apprêtaient à installer leur stand au Parc des Expositions de Villepinte, le président Macron a ordonné à l’organisateur du salon de leur interdire l’entrée. Dans la foulée, des groupes islamistes ont obtenu d’un tribunal qu’il étende cette interdiction à toute personne liée à l’industrie de défense israélienne.

Mais quelques jours plus tard, le tribunal de commerce de Paris a jugé cette exclusion illégale et en a prononcé l’annulation. La cour d’appel de Paris, à son tour, a désavoué la décision précédente, rétablissant le droit des Israéliens à participer au salon.

Le mal, toutefois, était fait — moralement comme matériellement. Les entreprises israéliennes ont été privées de leur présence et de leurs investissements. Il faut néanmoins saluer la justice française, qui a su empêcher un président bavard et inconsistant de transformer un salon professionnel en terrain de boycott contre Israël — pays ami, partenaire, et allié stratégique de la France.

Mais l’abus de pouvoir reste là, cynique et honteux. Devrait-on s’en étonner ? N’est-ce pas le même Emmanuel Macron qui avait refusé de participer à une marche contre l’antisémitisme, sous prétexte qu’un délinquant islamiste proche de ses cercles aurait suggéré qu’y apparaître aux côtés de Juifs risquait de heurter des sensibilités musulmanes ?

Vive la France — mais vivement que son président s’en aille.

La gauche française et le Statut des Juifs

La dissolution de l’Assemblée nationale, décrétée par le président Macron le 9 juin dernier, constitue un événement majeur dans l’histoire politique contemporaine de la France. Il est aujourd’hui impossible d’en prévoir sereinement les conséquences, tant l’équilibre des forces semble bouleversé à la lumière des résultats des élections européennes. Si la droite nationaliste a enregistré des progrès notables, elle peine encore à s’unir ; en revanche, le peuple de gauche est parvenu, en un temps record, à fédérer ses forces pour affronter les élections législatives.

Il faudra attendre le verdict des urnes pour savoir quel camp l’emportera. Mais une chose est d’ores et déjà acquise : quel que soit le visage de la future Assemblée nationale, le véritable vainqueur de ce moment politique tragique, c’est l’antisémitisme.

La gauche française, dans son ensemble, a consacré la judéophobie comme l’un des fondements de son rassemblement. Des extrêmes trotskistes aux sociaux-démocrates traditionnels, tous les acteurs de cette coalition hétéroclite ont conclu un pacte baptisé « Nouveau Front populaire ». En dépit de leurs divergences de doctrines, de stratégies et d’ambitions, le Parti socialiste, les Écologistes, La France Insoumise, le Parti communiste, Place Publique et d’autres encore se sont réunis autour d’un programme où la haine des Juifs, parfois sourde, parfois criée, opère comme un liant tacite.

La gauche française, toutes tendances confondues, et avec la bénédiction d’un ancien président de la République et de la maire de Paris, a solennellement acté que le Hamas — organisation dont l’unique finalité est l’extermination des Juifs — devait être considéré comme un mouvement de résistance légitime.

L’Histoire, une fois de plus, bégaie. En 1940, la gauche française avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, lui ouvrant la voie pour instituer le régime de Vichy. Aujourd’hui, elle redonne vie, sous d’autres formes, à l’esprit du Statut des Juifs, en apportant un soutien direct ou indirect aux auteurs du 7 octobre.

Il existe, bien sûr, des femmes et des hommes de gauche honorables. Mais il faut avoir le courage de dire qu’en cette heure décisive, toute personne qui continuerait à soutenir quelque composante que ce soit du « Nouveau Front populaire » se rendrait objectivement complice d’un projet de délégitimation des Juifs et d’exacerbation de la haine antisémite.

La gauche française, dans son ensemble, a trahi ce qui aurait pu justifier son existence : elle ne mérite plus aujourd’hui que l’opprobre. Rien, absolument rien, ne peut excuser une quelconque entente avec elle, que l’on soit juif ou non.

Quant aux Juifs de France, à ceux qui se revendiquent encore de ce nom et qui regardent autour d’eux sans plus savoir vers qui se tourner, qu’ils sachent qu’Israël existe et que La Loi du Retour leur est ouverte. Elle est un droit et une espérance.

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