Jacques Weber est un gros dégueulasse

Jacques Weber est un acteur et réalisateur réputé pour son talent, mais aussi pour sa connerie. Il y a une dizaine d’années, le magazine Causeur publiait à son propos un article intitulé : « L’obsession anti-israélienne de Jacques Weber ».

Weber est un communiste de type stalinien. Il soutient depuis de nombreuses années La France Insoumise et admire le Führer Jean-Luc Mélenchon. Tout comme ce dernier, Weber a un don pour le fascisme et une détestation pour les Juifs. Quand il exprime ses idées, on a l’impression qu’il tire au canon.

Dernièrement, Weber était l’invité du Journal inattendu sur RTL. Il y a lancé un appel au meurtre en bonne et due forme contre le président des États-Unis. Il a déclaré : « Je suis sidéré, estomaqué par l’aphasie autour de Trump. Les gens acceptent, mais il y a une feuille de cigarette entre le nazisme et lui. Trump est une ordure absolue, un danger non seulement pour son pays, mais pour le monde entier. Il faut descendre dans la rue pour le sortir. C’est un gros dégueulasse qu’il faut supprimer littéralement. »

C’est au moyen de cette rhétorique élégante que ce crétin nous fait connaître son engagement politique.

Aujourd’hui, c’est jour de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Les organisateurs français n’ont rien trouvé de mieux que de confier à Weber la tâche de lire la lettre d’un déporté, retrouvée dans une bouteille longtemps après la Shoah.

Cherchez l’intrus.

Worthalter ou le faux courage

L’excellent Arieh Worthalter, lauréat 2024 du César du meilleur acteur, a de nouveau frappé. Après avoir condamné la riposte d’Israël contre le Hamas suite à ce qu’il appelle « l’événement » du 7 octobre, cet impénitent tartuffe vient de signer avec plus de 500 artistes belges un appel au boycott des institutions culturelles israéliennes. Mais contrairement à beaucoup de signataires, Worthalter n’a pas pour lui l’excuse de l’ignorance, étant donné qu’il  a grandi dans la tradition juive au sein d’une famille sioniste notoire.

Le concept de « haine de soi » a été théorisé en 1930 par le philosophe autrichien Theodor Lessing dans Der jüdische Selbsthass (La Haine de soi juive). Il utilisait ce terme pour décrire l’attitude de certains juifs, qui en réaction à l’antisémitisme rejetaient leur  identité en adoptant un discours proche de celui des antisémites. C’est ce que font aujourd’hui les Juifs qui expriment une hostilité à l’égard d’Israël sous la pression du conformisme ambiant.

Il y a encore toujours des Juifs qui ont honte des éléments constitutifs de leur identité et qui souhaitent se rendre indistincts dans la grisaille de l’air du temps. Ces Juifs-là sont atteints d’un désir pathologique d’assimilation et adoptent des postures antisémites dans le but de se faire admettre là où le soutien à Israël constitue un obstacle pour leur avancement.

Ces Juifs sont sujets a une crainte atavique des stigmates associés à l’identité juive au cours de l’Histoire. Ils présentent leur rejet comme une forme de courage alors que ce n’est en réalité qu’une sujétion au contexte sociétal.  Ils s’associent ainsi à l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme dans l’espoir de se rendre acceptables. Mais aux yeux de ceux-là mêmes qu’ils veulent séduire, ils n’arrivent souvent qu’à apparaitre comme méprisables. Il est vrai que de nos jours le vrai courage consiste plutôt à prendre la défense d’Israël que de joindre sa voix à celle d’une populace islamogauchiste décérébrée.

Le ralliement de Juifs à l’antisionisme relève d’une quête de reconnaissance sociale. En prenant une position hostile à Israël ils cherchent à se distancier de stéréotypes négatifs associés à leur identité et à faire partie de milieux où un antisionisme revendiqué est un gage de bonnes mœurs.

Il est vrai que la haine de soi a  parfois pour origine une souffrance personnelle qui pousse ces Juifs à renier leur identité, vécue comme encombrante. Mais comme cela a pour conséquence de délégitimer Israël et d’inciter à l’antisémitisme, il faut choisir entre les plaindre et les condamner.

Démocratie ou dictature des minorités

La démocratie repose sur un équilibre précaire entre État et libertés fondamentales. Ces dernières peuvent être compromises par une gouvernance molle qui laisse des factions imposer leur loi dans l’espace public.

Il y a quelque temps, un match de football Belgique – Israël a été annulé par les autorités belges au motif que les tensions liées au conflit israélo-palestinien risquaient de dégénérer en affrontement lors de la rencontre. Cette mesure soulève la question de savoir sur base de quels critères le pouvoir peut légitimement s’opposer à un événement populaire, pacifique et apolitique au nom de l’ordre public. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’en annulant cette compétition sportive les autorités ont commis un déni de démocratie sous la pression d’agitateurs antisémites qui n’ont que faire de l’État de droit. Un pouvoir qui se laisse ainsi intimider par une populace fanatique et déchainée mais minoritaire ouvre la voie à l’anarchie. Le match en question a du être reprogrammé en Hongrie, Etat dont les  bien-pensants pensent qu’il n’est pas démocratique. Cherchez l’erreur.

Une conférence devait se tenir  à la Fnac en région bruxelloise à l’occasion de la sortie d’un ouvrage intitulé Allah n’a rien à faire dans ma classe. Des islamogauchistes ont menacé les auteurs de l’ouvrage et le personnel du magasin. Les responsables de la Fnac ont choisi d’annuler l’événement, et on peut les comprendre, car ni les autorités ni la classe politique ne sont intervenues pour garantir de pied ferme la sécurité des auteurs et la tenue en bon ordre de la conférence. Il s’avère donc qu’une nébuleuse d’islamistes liés à la gauche radicale peut impunément s’ériger en arbitre de ce qui peut ou ne peut pas être exprimé sur la place publique.

En Australie, l’ancienne ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est vue refuser sa demande de visa pour l’Australie en raison de ses idées concernant un éventuel État palestinien. La décision du gouvernement d’exclure cette personnalité, en tous points respectable, sur base de ses opinions, témoigne d’une dérive d’un pouvoir qui a perdu sa colonne vertébrale face à l’islamogauchisme conquérant. Le ministère en charge de l’affaire a estimé « qu’après étude approfondie, la demande de visa de Ayelet Shaked était rejetée au motif que cette dernière aurait pu « diffamer » une partie de la société australienne et « alimenter un conflit » au sein de la communauté ». On se demande quelle peut bien être cette « partie de la société australienne ».

Il y a une semaine la cheffe de la police de Berlin a recommandé aux Juifs, aux homosexuels et aux cyclistes de faire preuve de prudence dans les quartiers où vivent de nombreux Arabes sympathisants du terrorisme qui braillent un antisémitisme décomplexé. Les autorités jugent donc plus pratique d’écarter les victimes que d’enfermer les délinquants.

Les exemples se multiplient, et à chaque fois il s’en dégage un relent inquiétant pour les démocraties occidentales. Si elles ne se ressaisissent  pas à bref délai elles risquent de perdre leur âme. L’espace public ne saurait être abandonné à une dictature de minorités liberticides qui aspirent à instaurer un ordre wokiste.

Trump Prix Nobel de la Paix 2026

Dans un communiqué inattendu de l’Académie Nobel, Donald Trump, président des États-Unis, vient d’être désigné lauréat du Prix Nobel de la Paix 2026.

« L’approche audacieuse et inédite du président Trump pour résoudre les conflits au Moyen-Orient et en Europe de l’Est a ouvert des perspectives nouvelles pour la paix mondiale », a déclaré un membre du Comité Nobel à Oslo après l’annonce.

Revenu au pouvoir en 2025 après un mandat d’interruption, Trump avait repris les rênes d’une Amérique divisée, d’un monde polarisé et d’une diplomatie embourbée. Deux ans plus tard, il a orchestré des avancées historiques dans des conflits apparemment insolubles, marquant ainsi un tournant dans la diplomatie à l’échelle du monde entier.

Un État palestinien démilitarisé a vu le jour en Cisjordanie et à Gaza, tandis qu’Israël a intégré à l’intérieur de ses frontières les principaux blocs d’implantations de Judée-Samarie. Le statut de réfugié palestinien a été abrogé, et une nouvelle élite palestinienne a acté la fin d’un siècle de violences. La normalisation des relations entre Israël et le monde arabe s’est généralisée. En Iran, la chute du régime après l’anéantissement  de ses installations  nucléaires a conduit à l’instauration d’une démocratie pro-occidentale dirigée par Reza Pahlavi, fils du dernier Shah.

Ces bouleversements ont également entraîné le départ d’acteurs politiques de premier plan. Sous la pression de Trump, Benjamin Netanyahu a dissous la Knesset, s’est retiré de la vie publique, et les poursuites judiciaires contre lui se sont mystérieusement éteintes. En Ukraine, Volodymyr Zelensky a perdu le soutien populaire et celui de Trump suite à son refus de céder le Donbass et la Crimée à la Russie. Il est retourné à son métier d’amuseur, mais son successeur a adopté le plan Trump et signé un traité de paix avec Vladimir Poutine.

L’incapacité et l’inertie de l’ONU et de l’Union Européenne ont été mises en lumière à cette occasion. Loin de soutenir les initiatives de paix de Trump, ces institutions prisonnières de leurs bureaucratie et de leurs divisions ont même tenté de torpiller ses efforts. Le Conseil de Sécurité est resté paralysé par des rivalités entre grandes puissances, tandis que l’Union européenne, incompétente sur les questions stratégiques, a critiqué les méthodes jugées brutales du président américain.

Trump, personnage controversé et imprévisible, a bousculé les protocoles diplomatiques au moyen d’un style foudroyant, là où des décennies d’approches traditionnelles avaient échoué.

« Il a redéfini les règles de la diplomatie et mis fin aux négociations interminables », affirme un expert en géopolitique.

Aujourd’hui, une paix fragile mais tangible règne entre Israël et la Palestine. L’Ukraine et la Russie sont pacifiés. Alors qu’il n’a même pas encore quitté la scène politique en cette année de grâce 2026, Trump est déjà entré dans l’Histoire.

L’Iran et Daniel Barenboïm

Richard Wagner, compositeur allemand du XIXe siècle, a  marqué la musique de son époque et  contribué à son  tournant vers la modernité.

Mais Wagner fut aussi un écrivain, un poète et un essayiste antisémite. Dans son pamphlet Les Juifs dans la Musique, il prônait la « déjudaïsation » de l’Allemagne, affirmant que les Juifs corrompaient la culture européenne. C’est donc tout naturellement qu’Hitler en fit l’un des symboles du Troisième Reich.

En 2001 le chef d’orchestre Daniel Barenboïm se prépare à donner un concert à Tel-Aviv. Dans son programme il prévoit un morceau de Wagner. Mais bien que Wagner figure au répertoire un peu partout au monde, une convention tacite veut qu’en Israël l’on s’abstienne de le jouer en raison de la prégnance de la Shoah dans la mémoire collective.

Confronté à de vives critiques, Barenboïm s’incline et retire le morceau de son  programme.  Mais le jour dit, en fin de concert, au bout de quelques rappels, il prévient le public qu’il jouera Wagner en bis, invitant implicitement ceux que cela pourrait troubler à sortir.  S’ensuivent de violents  accrochages verbaux entre ceux qui se sentent piégés et les librexpressionistes à tous crins. Finalement l’orchestre entonne l’Ouverture de Tristan et Isolde[1] devant une salle aux trois-quarts vide.

Quinze ans plus tard la chancelière d’Allemagne Angela Merkel s’apprête à faire une visite officielle en Iran. Elle invite Barenboïm et l’orchestre d’Etat de Berlin à se joindre à la délégation. Barenboïm accepte sans hésiter. Pourtant il s’agit de diriger un concert à Téhéran – capitale mondiale de l’antisémitisme contemporain – sous bannière allemande – ce qui n’est pas anodin non plus – devant des notables des Gardiens de la Révolution Islamique, dont l’objectif déclaré est de commettre une nouvelle Shoah.

Malheureusement pour Barenboïm, les autorités iraniennes rejettent sa participation aux festivités et lui refusent l’entrée au territoire parce que juif. Mesure incompréhensible et injuste, parce que  non seulement Barenboïm n’a pas choisi d’être juif,  mais cet immense artiste est depuis 2012 citoyen d’honneur de Palestine.

En 1938, lorsque le Premier ministre britannique Neville Chamberlain cède aux exigences d’Hitler à Munich sous couvert d’éviter la guerre, Winston Churchill lui lance « vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».

« Vehamévin yavin », dit-on  en hébreu (והמבין יבין). Littéralement :  « et celui qui comprend, comprendra ». Expression talmudique qui consiste à envoyer un message délibérément imprécis, que le lecteur doit chercher à éclaircir pour en saisir le sens profond.

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[1] Opéra de Wagner créé en 1865 au théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich.

Quelques idées pour l’avenir d’Israël

1        Le Président

Un régime présidentiel sera instauré. Le président aura les prérogatives d’un premier ministre, mais sera inamovible pendant la durée de son mandat, qui durera 6 ans. Il ne pourra exercer plus de deux mandats, qu’ils soient consécutifs ou non.  L’élection du Président se fera au suffrage universel à un tour. Il combinera les fonctions de chef d’État et celle de chef du gouvernement. Il aura le pouvoir de dissoudre le Parlement.

2        La Cour Suprême

L’essence de la Cour Suprême est d’être garante de la démocratie et de faire barrage à des abus éventuels.  Mais au fil du temps l’absence de Constitution a eu pour effet  de faire dévier la Cour Suprême de sa vocation première.  La prépondérance du conservatisme dans l’opinion publique  l’a conduite à se comporter comme une opposition progressiste. Par conséquent, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de Constitution, les juges devront être nommés ou élus en fonction de leur sensibilité politique pour mettre fin à la fiction d’une neutralité imaginaire.

3       Tsahal

Il sera mis fin à l’exemption de service militaire pour raison idéologique, philosophique  ou religieuse. Il y aura cependant des exceptions pour les objecteurs de conscience. Ceux-ci feront l’objet d’examens concernant leurs convictions. En tout état de cause  les réfractaires au service militaire seront pénalisés au plan économique et social, certainement aussi longtemps qu’Israël sera en guerre ouverte ou larvée.

4        La Loi électorale

Le pays sera divisé en circonscriptions. Dans chacune d’elle des partis pourront présenter une liste de candidats à la Knesset.  Les électeurs  pourront indiquer leur préférence parmi les candidats de la liste qu’ils soutiennent.  Le seuil minimal pour chaque liste sera de 5 % dans chaque circonscription. Le vote sera obligatoire. Les élections se feront à un tour tous les  4 ans.

Les statuts des partis politiques devront être conformes à la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». Aucun parti ne pourra avoir dans son règlement interne d’exclusion a priori de qui que ce soit.

5        Religion et Laïcité

L’Etat Israël est une république de tradition juive mais n’a pas de religion d’Etat. La vie publique doit être séculière. Il sera mis fin au monopole du rabbinat concernant ses prérogatives relatives au droit familial.

Les différents systèmes d’éducation auront l’obligation d’inclure dans leur programme un enseignement scientifique et culturel similaire à celui qui est prodigué dans les autres démocraties occidentales, de manière à préparer la jeunesse à son insertion dans la communauté nationale.

Le Ministère de l’Education prescrira la transmission des grands textes du judaïsme à tous les niveaux du système scolaire. Le sionisme fera partie du récit national.  Les communautés arabes, druzes, tcherkesses ou autres seront libres de dispenser un enseignement conforme à leurs traditions, mais dans le respect du caractère juif de l’Etat d’Israël.

6        Légitimité d’Israël

La légitimité éthique et juridique de l’Etat d’Israël a pour fondement le sionisme initié par Theodor Herzl. Cette légitimité a été ratifiée par la communauté internationale suite à la Déclaration Balfour[1], la Conférence de San Remo[2], la Commission Peel[3], la Résolution 181 de l’Onu[4], la Déclaration d’Indépendance[5], l’admission d’Israël aux Nations-Unies[6] et sa reconnaissance par la plupart des pays du monde. L’Etat d’Israël est l’aboutissement du projet sioniste sur base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

7        La Loi du Retour

La  Loi du Retour[7]  a pour vocation d’accueillir tout Juif désirant s’établir en Israël. Par cette disposition l’Etat d’Israël s’engage à accorder la citoyenneté et la résidence à tout Juif désirant immigrer, quelle qu’en soit la raison. La définition de « Juif » telle que formulée dans la Loi du Retour repose sur l’ascendance, mais l’Alyah  sera ouverte à toute personne exprimant le désir de partager la destinée du peuple juif. Le soin de déterminer qui est éligible à l’Alyah sera confié à un organisme d’Etat qui en décidera sur base d’une approche multifactorielle.

Il y a plusieurs communautés reconnues par le Ministère de l’Intérieur en Israël.  L’Etat donnera la possibilité à tout citoyen de changer de communauté pour s’intégrer à celle à laquelle il souhaite appartenir. Cette possibilité existe déjà dans une certaine mesure, mais elle passe par une conversion religieuse. Un volet séculier sera ajouté permettant la transition d’une communauté à l’autre.

8        L’Etat palestinien

Jusqu’en 1967 la Jordanie et la Cisjordanie ne formaient qu’un seul Etat. L’Etat d’Israël s’emploiera à rétablir cette configuration, tout en tenant compte des changements sur le terrain survenus depuis. Cela consistera à diviser la Cisjordanie en deux territoires en fonction de la sociologie des populations concernées. La partie majoritairement palestinienne retournera à la Jordanie et la partie majoritairement juive sera intégrée à Israël. Ni la plupart des Palestiniens ni la plupart des Juifs n’auront à se déplacer. Une frontière internationale serait convenue entre Israël et la Jordanie. Ce sera la fin du statut d’apatride des Palestiniens, qui redeviendront citoyens jordaniens comme ils l’étaient jusqu’en 1967.

9       Gaza

La bande de Gaza est souveraine depuis qu’Israël a quitté ce territoire en 2005. Malheureusement les Gazaouis ont considéré que la fin de l’occupation israélienne était une incitation à la guerre plutôt qu’à la paix, mais ils en ont payé le prix depuis. Le jour où cette population renoncera à l’aspiration à éradiquer l’Etat d’Israël, celui-ci ne s’opposera pas à ce que Gaza se constitue en Etat indépendant ou qu’il fusionne avec la Jordanie ou l’Egypte. Quoi qu’il en soit, l’avenir de Gaza est l’affaire des Palestiniens.

10  L’absence de Constitution

L’Etat d’Israël n’a pas de Constitution, bien qu’à sa fondation le gouvernement avait prévu une Assemblée constituante. Plusieurs obstacles ont rendu problématique la rédaction d’un Constitution, notamment l’opposition entre laïques et religieux et la spécificité de la minorité arabe. Depuis lors la Knesset a adopté des Lois Fondamentales comme cadre juridique. Celles-ci  n’ont pas la rigidité d’une Constitution et peuvent être amendées ou annulées de manière relativement simple. A noter que certaines démocraties occidentales n’ont pas de Constitution non plus, au lieu de quoi c’est essentiellement la jurisprudence qui fonde le droit. Israël pourrait s’en tenir à cette formule.

[1] Lettre ouverte signée par Arthur Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, adressée à Lionel Walter Rothschild. Par cette lettre le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un projet national pour le peuple juif.

[2] Conférence internationale en avril 1920  a déterminé l’attribution des mandats de la Société des Nations, pour l’administration de trois territoires anciennement ottomans, dont  la Palestine.

[3] Commission d’enquête britannique en 1936 afin de proposer des modifications au mandat britannique en Palestine.

[4] Le plan de partage de la Palestine approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU novembre 1947.

[5] La déclaration d’indépendance de l’État d’Israël au 14 mai 1948, dernier jour du mandat britannique sur la Palestine.

[6] L’Etat d’Israël est devenu le 59ème membre de l’Organisation des Nations unies le 11 mai 1949.

[7] La loi du retour votée en 1950 par le Parlement israélien garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël.

L’Abbé Pierre en odeur de sainteté

Roger Garaudy est un philosophe français décédé en 2012. Il fut successivement communiste, antisémite, protestant, antisémite, catholique, antisémite, musulman, antisémite, négationniste, antisémite, révisionniste et antisémite.  En 1995  il publiait  « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne[1] », ouvrage où il accusait les Juifs d’instrumentaliser la Shoah. Deux ans plus tard il était condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation à caractère racial et incitation à la haine raciale.

Qui se ressemble s’assemble, dit l’adage. Garaudy avait donc tout naturellement l’Abbé Pierre[2] pour ami et frère d’armes dans son combat antijuif. Les deux avaient la passion antisémite chevillée au corps. Mais comme l’Abbé Pierre avait pour lui d’être une grande figure de la lutte contre la pauvreté, sa judéophobie passait pour un péché mineur, et peut-être même pour un péché mignon chez certains coreligionnaires.

Mais l’Abbé Pierre risque maintenant d’être  anathématisé du point de vue moral.  Selon un rapport d’Emmaüs il abusait systématiquement de la vulnérabilité de personnes avec lesquelles il venait en contact dans le cadre de ses charitables activités. Il donnait du pain en échange de faveurs sexuelles, sa vocation de sauveur étant plutôt de nature hormonale que chrétienne.

Suite au rapport d’Emmaüs, son directeur général confirme que l’Abbé Pierre était un prédateur sexuel. De nombreuses femmes, dont des mineures au moment des faits,  l’accusent de violences diverses et variées. Il s’avère que dès les années 1950 l’Abbé Pierre était déjà au cœur d’affaires de mœurs, notamment au Canada et aux États-Unis. A chaque fois elles étaient étouffées, notamment grâce au soutien discret de dignitaires de l’Eglise. Ces agressions ont duré un demi-siècle sans que personne ne s’en émeuve Urbi et Orbi.

Mais les choses ont changé, et la plupart des institutions liées au Mouvement Emmaüs prennent maintenant des mesures pour effacer la mémoire, et même le nom, de l’Abbé Pierre partout où cela dérange. Le scandale est avéré, et les regards sont désormais tournés vers ses victimes déclarées, en attendant que d’autres  se déclarent, ce qui ne saurait tarder.

Mais ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est que l’antisémitisme viscéral de l’Eglise catholique, apostolique et romaine dont l’Abbé Pierre était porteur, n’a jamais empêché ces mêmes institutions de le tenir en odeur de sainteté, alors que cela faisait des décennies que cette odeur était nauséabonde pour qui avait l’odorat un tant soit peu sensible.

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[1] Chez « La Vielle Taupe », Editeur de l’ultragauche spécialisé dans des textes négationnistes.

[2] Cofondateur du mouvement Emmaüs, comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.

L’avenir de la judéité

La transmission du savoir, et donc de l’Histoire, est antérieure à l’avènement de l’écriture, et est indissociable de la notion de civilisation. L’Histoire ne commence pas avec l’écriture, mais avec l’Homo Sapiens qui sait d’emblée que  l’homme pensant ne se réduit pas à ses déterminants physiques. L’Histoire,  c’est le magma des réminiscences transgénérationnelles qui se cristallisent au fil du temps et construisent une mémoire dans la conscience collective.

Les sociétés humaines se sont développées dans des environnements différents, ce qui explique leur hétérogénéité. Chaque homme est à la fois un individu et un maillon de la société dont il fait partie, qu’il construit avec ses semblables. C’est dans ce sens que l’Histoire est aléatoire et qu’il n’y a ni Homme universel ni valeurs universelles, et qu’il ne peut par conséquent  y avoir de civilisation universelle.  Les civilisations sont diverses, depuis toujours et pour toujours, et n’ont en commun que la volonté, aléatoire elle aussi,  de persister dans leur être sans qu’il y  ait à cette vitalité de substrat logique.

Michel Onfray[1] compare les civilisations à des organismes vivants qui naissent, croissent, atteignent un apogée, et meurent. Il considère que la civilisation occidentale, qu’il appelle judéo-chrétienne, est en train de dériver de son ancrage culturel au bénéfice d’un consumérisme à tous crins dont la seule loi semble être celle du marché. Il voit dans ce phénomène le  symptôme d’un déclin.

Concernant l’avenir de la judéité, il faut commencer par intérioriser que ni la vie humaine ni l’Histoire n’ont de sens, autre que celui que chacun veut bien lui donner. Les Juifs peuvent certes s’assigner un destin en tant que peuple, mais sans jamais considérer cela comme autre chose qu’une valeur, qui comme toutes les valeurs sont subjectives et reposent sur une tautologie.

Le projet sioniste des origines avait pour objectif de dissocier l’identité juive de toute transcendance. C’était l’idée théorisée par des penseurs comme Bialik[2] et Ahad Ha’am[3]. Ceux-ci craignaient paradoxalement que l’émancipation des Juifs au cours du 19ème siècle ne les conduise à l’abandon de la religion, à l’assimilation, voire à la conversion. Pour prévenir cette dilution ils ont mis en évidence l’idée que l’identité juive relevait avant tout d’une histoire multimillénaire, d’une terre, d’un corpus littéraire, d’une éthique et d’une langue, et non pas d’une religion.  Le retour à la souveraineté nationale du peuple juif avait donc dans leur esprit pour fonction de pérenniser la judéité, et non pas le judaïsme.

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[1] Philosophe, écrivain et essayiste français. Créateur de l’université populaire de Caen. Cofondateur de la revue « Front Populaire ».

[2] Poète de langue hébraïque, prosateur, essayiste et journaliste. Mort en 1927 à Vienne.

[3] Penseur nationaliste juif et leader des « Amants de Sion », mort en 1927 à Tel Aviv.  L’un des pères de la littérature hébraïque moderne.

La gauche et le Statut des Juifs

La dissolution de l’Assemblée Nationale décrétée par le Président Macron le 9 juin dernier constitue un électrochoc pour la vie politique française. Il est plus difficile que jamais d’en anticiper les conséquences, parce que l’équilibre des forces semble avoir changé au vu du résultat des élections européennes. La droite nationaliste à fait des progrès significatifs, mais elle peine à former un front uni face au peuple de gauche, qui  a réussi, lui, à s’organiser en un temps record à la perspective des élections législatives.

Il faut donc attendre les législatives pour déterminer qui sortira vainqueur de cette  bataille politique. Mais ce qui est sûr, c’est que quelle que soit la physionomie  de la future Assemblée Nationale, l’on peut d’ores et déjà dire que le grand vainqueur de l’épisode en cours,  c’est l’antisémitisme.

La totalité de la gauche a validé la judéophobie  comme thème fédérateur en vue de la campagne électorale qui s’ouvre. Des trotskistes aux sociaux-démocrates, les complices de cette mascarade ont conclu une alliance avec pour nom « Nouveau Front populaire ». En dépit de leurs divergences idéologiques, stratégiques et programmatiques, le Parti Socialiste, les Ecologistes, La France Insoumise, le Parti Communiste, Place Publique et autres mouvances gaucho-compatibles se sont mis d’accord sur un programme qu’il serait impossible à mettre en œuvre sans la haine des Juifs comme ciment. La gauche, toutes tendances confondues, avec la bénédiction d’un ex-Président de la république et de celle de la Maire de Paris, s’est réunie en conclave pour entériner l’idée que le Hamas, dont la raison d’être est l’extermination des Juifs, est un mouvement de résistance légitime.

L’Histoire bégaie : en 1940 la gauche votait les pleins pouvoirs à Pétain et lui donnait les coudées franches pour mettre en place le régime de Vichy. La gauche française d’aujourd’hui réinvente le Statut des Juifs  sous forme d’un soutien aux commanditaires du 7 octobre.

Il y a bien entendu des femmes et des hommes de gauche respectables et de bonne foi. Mais à ce stade, toute personne qui continuerait à soutenir quelque composante du « Nouveau Front populaire » que ce soit serait objectivement antisémite. La gauche de France dans son ensemble ne mérite que du mépris. Rien ne peut excuser une quelconque entente avec elle, que l’on soit juif ou pas.

Quant aux Juifs de France qui se revendiquent comme tels, s’ils ne savent plus vers qui se tourner, ils peuvent se tourner vers Israël. La Loi du Retour, c’est  cela.

Jean-Luc Mélenchon est-il une ordure antisémite ?

Amine El Khatmi est un homme politique français issu de la gauche.  Il est l’actuel président du mouvement   Printemps Républicain. Il y a quelques mois, El Khatmi a été invité par le journaliste Fréderic Haziza de Radio J à s’exprimer sur l’actualité, notamment en rapport avec le massacre du 7 octobre 2023 en Israël. A la question de savoir ce qu’il pensait de la position de Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, El Khatmi a qualifié celui-ci « d’ordure antisémite »

Jean-Luc Mélenchon  a réagi en estimant que ces propos étaient « extrêmement graves », revêtaient un « caractère infamant » et constituaient un « incontestable préjudice moral ». Il a assigné Radio J et Haziza en justice et demandé que l’émission soit supprimée des plateformes où elle était accessible. A noter qu’il semble que Mélenchon  n’ait pas assigné El Khatmi à titre personnel.

Maître Goldnadel, avocat de Radio  J et de Haziza,  a annoncé il y a peu que Mélenchon a été débouté par le tribunal. A partir de cette décision de justice il n’est pas déraisonnable de déduire maintenant que qualifier Mélenchon d’ordure n’est pas une injure, mais une information.

Il se peut que Mélenchon n’en reste pas là et qu’il poursuive El Khatmi pour diffamation. Ce serait une affaire intéressante à suivre, vu le passif de Mélenchon et de ses complices de la France Insoumise en matière d’antisémitisme. El Khatmi serait invité à étayer ses propos et à soumettre aux juges un faisceau d’indices assez accablants pour qu’ils conviennent que Mélenchon mérite effectivement d’être qualifié d’antisémite. Les attendus ne retiendraient probablement pas la qualification d’ordure, ce statut ne figurant pas dans le code pénal.

De là à poursuivre Mélenchon pour diffamation raciale, apologie du terrorisme  et incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, il n’y aurait qu’un pas à franchir. L’on pourrait d’ailleurs lui adjoindre dans le box des accusés Annie Ernaux, Mathilde Panot, Edgar Morin, Rima Hassan, Aymeric Caron, Danièle Obono, David Guiraud et quelques autres apparatchiks de la France Insoumise.

Si Mélenchon était condamné et qu’il se présentait aux élections présidentielles de 2027, il serait le premier candidat à briguer ce poste sous l’étiquette d’antisémite  certifié. Nul doute qu’il aurait des électeurs et que cela couronnerait une stratégie qu’il pratique avec succès depuis un certain temps déjà.

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