L’âme de Jean-Marie Le Pen

La mort de Jean-Marie Le Pen suscite des velléités de réhabilitation de cette figure de l’extrême-droite française. Sa clairvoyance à certains sujets, dont l’immigration de masse, ne saurait faire oublier l’ignominie du personnage et de la mouvance dont il fut l’un des dirigeants les plus tonitruants. Il faut s’opposer à tout blanchiment de Le Pen, même partiel, qui minorerait sa pensée et son action politique.
Son antisémitisme ne relevait pas de simples provocations, mais traduisait une vision politique cohérente, héritière d’un passé lourd de conséquences. Ses prises de position étaient nourries de racisme, et tout au long de sa carrière il s’entoura d’anciens collaborateurs, de négationnistes et de néonazis. Sous sa direction, les discours et publications internes du Front National regorgeaient de références liées à une supposée domination juive dans les médias, la finance et la politique internationale.
Sa fille Marine Le Pen n’est ni raciste ni antisémite, et a imprimé une nouvelle direction au mouvement créé par son père et des anciens de la Waffen-SS. Le Rassemblement National est aujourd’hui un parti politique respectable, mais ce n’est pas lui rendre service que de tenter de sauver l’âme de Jean-Marie Le Pen.

Worthalter ou le faux courage

L’excellent Arieh Worthalter, lauréat 2024 du César du meilleur acteur, a de nouveau frappé. Après avoir condamné la riposte d’Israël contre le Hamas suite à ce qu’il appelle « l’événement » du 7 octobre, cet impénitent tartuffe vient de signer avec plus de 500 artistes belges un appel au boycott des institutions culturelles israéliennes. Mais contrairement à beaucoup de signataires, Worthalter n’a pas pour lui l’excuse de l’ignorance, étant donné qu’il  a grandi dans la tradition juive au sein d’une famille sioniste notoire.

Le concept de « haine de soi » a été théorisé en 1930 par le philosophe autrichien Theodor Lessing dans Der jüdische Selbsthass (La Haine de soi juive). Il utilisait ce terme pour décrire l’attitude de certains juifs, qui en réaction à l’antisémitisme rejetaient leur  identité en adoptant un discours proche de celui des antisémites. C’est ce que font aujourd’hui les Juifs qui expriment une hostilité à l’égard d’Israël sous la pression du conformisme ambiant.

Il y a encore toujours des Juifs qui ont honte des éléments constitutifs de leur identité et qui souhaitent se rendre indistincts dans la grisaille de l’air du temps. Ces Juifs-là sont atteints d’un désir pathologique d’assimilation et adoptent des postures antisémites dans le but de se faire admettre là où le soutien à Israël constitue un obstacle pour leur avancement.

Ces Juifs sont sujets a une crainte atavique des stigmates associés à l’identité juive au cours de l’Histoire. Ils présentent leur rejet comme une forme de courage alors que ce n’est en réalité qu’une sujétion au contexte sociétal.  Ils s’associent ainsi à l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme dans l’espoir de se rendre acceptables. Mais aux yeux de ceux-là mêmes qu’ils veulent séduire, ils n’arrivent souvent qu’à apparaitre comme méprisables. Il est vrai que de nos jours le vrai courage consiste plutôt à prendre la défense d’Israël que de joindre sa voix à celle d’une populace islamogauchiste décérébrée.

Le ralliement de Juifs à l’antisionisme relève d’une quête de reconnaissance sociale. En prenant une position hostile à Israël ils cherchent à se distancier de stéréotypes négatifs associés à leur identité et à faire partie de milieux où un antisionisme revendiqué est un gage de bonnes mœurs.

Il est vrai que la haine de soi a  parfois pour origine une souffrance personnelle qui pousse ces Juifs à renier leur identité, vécue comme encombrante. Mais comme cela a pour conséquence de délégitimer Israël et d’inciter à l’antisémitisme, il faut choisir entre les plaindre et les condamner.

Démocratie ou dictature des minorités

La démocratie repose sur un équilibre précaire entre État et libertés fondamentales. Ces dernières peuvent être compromises par une gouvernance molle qui laisse des factions imposer leur loi dans l’espace public.

Il y a quelque temps, un match de football Belgique – Israël a été annulé par les autorités belges au motif que les tensions liées au conflit israélo-palestinien risquaient de dégénérer en affrontement lors de la rencontre. Cette mesure soulève la question de savoir sur base de quels critères le pouvoir peut légitimement s’opposer à un événement populaire, pacifique et apolitique au nom de l’ordre public. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’en annulant cette compétition sportive les autorités ont commis un déni de démocratie sous la pression d’agitateurs antisémites qui n’ont que faire de l’État de droit. Un pouvoir qui se laisse ainsi intimider par une populace fanatique et déchainée mais minoritaire ouvre la voie à l’anarchie. Le match en question a du être reprogrammé en Hongrie, Etat dont les  bien-pensants pensent qu’il n’est pas démocratique. Cherchez l’erreur.

Une conférence devait se tenir  à la Fnac en région bruxelloise à l’occasion de la sortie d’un ouvrage intitulé Allah n’a rien à faire dans ma classe. Des islamogauchistes ont menacé les auteurs de l’ouvrage et le personnel du magasin. Les responsables de la Fnac ont choisi d’annuler l’événement, et on peut les comprendre, car ni les autorités ni la classe politique ne sont intervenues pour garantir de pied ferme la sécurité des auteurs et la tenue en bon ordre de la conférence. Il s’avère donc qu’une nébuleuse d’islamistes liés à la gauche radicale peut impunément s’ériger en arbitre de ce qui peut ou ne peut pas être exprimé sur la place publique.

En Australie, l’ancienne ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est vue refuser sa demande de visa pour l’Australie en raison de ses idées concernant un éventuel État palestinien. La décision du gouvernement d’exclure cette personnalité, en tous points respectable, sur base de ses opinions, témoigne d’une dérive d’un pouvoir qui a perdu sa colonne vertébrale face à l’islamogauchisme conquérant. Le ministère en charge de l’affaire a estimé « qu’après étude approfondie, la demande de visa de Ayelet Shaked était rejetée au motif que cette dernière aurait pu « diffamer » une partie de la société australienne et « alimenter un conflit » au sein de la communauté ». On se demande quelle peut bien être cette « partie de la société australienne ».

Il y a une semaine la cheffe de la police de Berlin a recommandé aux Juifs, aux homosexuels et aux cyclistes de faire preuve de prudence dans les quartiers où vivent de nombreux Arabes sympathisants du terrorisme qui braillent un antisémitisme décomplexé. Les autorités jugent donc plus pratique d’écarter les victimes que d’enfermer les délinquants.

Les exemples se multiplient, et à chaque fois il s’en dégage un relent inquiétant pour les démocraties occidentales. Si elles ne se ressaisissent  pas à bref délai elles risquent de perdre leur âme. L’espace public ne saurait être abandonné à une dictature de minorités liberticides qui aspirent à instaurer un ordre wokiste.

L’Iran et Daniel Barenboïm

Richard Wagner, compositeur allemand du XIXe siècle, a  marqué la musique de son époque et  contribué à son  tournant vers la modernité.

Mais Wagner fut aussi un écrivain, un poète et un essayiste antisémite. Dans son pamphlet Les Juifs dans la Musique, il prônait la « déjudaïsation » de l’Allemagne, affirmant que les Juifs corrompaient la culture européenne. C’est donc tout naturellement qu’Hitler en fit l’un des symboles du Troisième Reich.

En 2001 le chef d’orchestre Daniel Barenboïm se prépare à donner un concert à Tel-Aviv. Dans son programme il prévoit un morceau de Wagner. Mais bien que Wagner figure au répertoire un peu partout au monde, une convention tacite veut qu’en Israël l’on s’abstienne de le jouer en raison de la prégnance de la Shoah dans la mémoire collective.

Confronté à de vives critiques, Barenboïm s’incline et retire le morceau de son  programme.  Mais le jour dit, en fin de concert, au bout de quelques rappels, il prévient le public qu’il jouera Wagner en bis, invitant implicitement ceux que cela pourrait troubler à sortir.  S’ensuivent de violents  accrochages verbaux entre ceux qui se sentent piégés et les librexpressionistes à tous crins. Finalement l’orchestre entonne l’Ouverture de Tristan et Isolde[1] devant une salle aux trois-quarts vide.

Quinze ans plus tard la chancelière d’Allemagne Angela Merkel s’apprête à faire une visite officielle en Iran. Elle invite Barenboïm et l’orchestre d’Etat de Berlin à se joindre à la délégation. Barenboïm accepte sans hésiter. Pourtant il s’agit de diriger un concert à Téhéran – capitale mondiale de l’antisémitisme contemporain – sous bannière allemande – ce qui n’est pas anodin non plus – devant des notables des Gardiens de la Révolution Islamique, dont l’objectif déclaré est de commettre une nouvelle Shoah.

Malheureusement pour Barenboïm, les autorités iraniennes rejettent sa participation aux festivités et lui refusent l’entrée au territoire parce que juif. Mesure incompréhensible et injuste, parce que  non seulement Barenboïm n’a pas choisi d’être juif,  mais cet immense artiste est depuis 2012 citoyen d’honneur de Palestine.

En 1938, lorsque le Premier ministre britannique Neville Chamberlain cède aux exigences d’Hitler à Munich sous couvert d’éviter la guerre, Winston Churchill lui lance « vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».

« Vehamévin yavin », dit-on  en hébreu (והמבין יבין). Littéralement :  « et celui qui comprend, comprendra ». Expression talmudique qui consiste à envoyer un message délibérément imprécis, que le lecteur doit chercher à éclaircir pour en saisir le sens profond.

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[1] Opéra de Wagner créé en 1865 au théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich.

Gaza ou l’irresponsabilité collective

Après la défaite de l’Allemagne nazie, le pays dévasté a été scindé en deux États placés sous tutelle. Des millions de réfugiés allemands d’Europe de l’Est ont dû être rapatriés dans leur patrie en ruines. Les bombardements des infrastructures militaires et économiques ont précipité la chute des nazis en démoralisant une population affamée. L’Allemagne a été démilitarisée et occupée pendant des années, jusqu’à ce que les Alliés jugent qu’elle pouvait être réintégrée comme démocratie dans le concert des nations.

Le nazisme a entraîné la mort de centaines de milliers de civils allemands. Avant de venir à bout des nazis les Alliés n’ont pas cherché à négocier, et après la guerre ont tout fait pour empêcher une résurgence du régime, notamment en faisant un travail de mémoire. L’Allemagne a été contrainte de payer des réparations considérables à des millions de victimes. Même 80 ans plus tard cette obligation demeure à charge du contribuable allemand.

Il est important de distinguer entre responsabilité collective et individuelle. Il était moralement justifié d’attribuer une responsabilité collective aux Allemands à cette époque, sans pour autant incriminer chaque individu en particulier ou justifier des punitions collectives. Cela signifie qu’il fallait reconnaître que la population allemande dans son ensemble avait soutenu un régime génocidaire tant qu’il prospérait. Bien qu’il y eut des opposants, cela n’invalide en rien la réalité d’une dynamique criminelle et suicidaire d’une société qui avait perdu ses repères.

Hannah Arendt[1] relève que dans la controverse morale sur les crimes nazis on oublie presque toujours que ce qui pose le vrai problème moral, ce n’est pas le comportement des nazis, mais la conduite de ceux qui se sont seulement alignés sans agir par conviction. Ce qui est peut-être plus effrayant encore, c’est la collaboration banalisée de toutes les couches de la société[2].

En appliquant cela au massacre du 7 octobre cela donne ceci : dans la controverse morale sur les crimes du Hamas on oublie presque toujours que ce qui pose le vrai problème moral, ce n’est pas le comportement du Hamas, mais la conduite de ceux qui se sont seulement alignés sans agir par conviction. Ce qui est peut-être plus effrayant encore, c’est la collaboration banalisée de toutes les couches de la société avec le Hamas.

L’équivalence entre djihadisme et nazisme est manifeste. Dans les deux cas il s’agit d’idéologies totalitaires et conquérantes : le califat pour les djihadistes et l’empire aryen pour les nazis. La stratégie est la même, à savoir la terreur, le génocide et la centralité de l’antisémitisme; la Shoah théorisée dans Mein Kampf et la guerre aux Juifs sacralisée dans le Coran.

Eva Illouz[3] rappelle dans un ouvrage récent la concordance entre Frères musulmans et nazisme : Hassan Al-Banna, par exemple, fondateur du mouvement des Frères musulmans [le Hamas] en Égypte en 1928, vouait une telle admiration à Hitler qu’il traduisit Mein Kampf par Mon Jihad. Une des affinités entre le nazisme et l’idéologie des Frères musulmans, toujours présente et active dans le Hamas contemporain, est l’intention d’éliminer tous les Juifs, dans le Moyen-Orient, et si possible dans le monde entier. Le Hamas est l’héritier direct de cette nébuleuse religieuse, nazie, nationaliste et anti-impérialiste[4]

Les Gazaouis ne sont pas irréprochables face au déluge de feu qui s’est abattu sur eux après le 7 octobre, tout comme les Allemands ne l’étaient pas face à la riposte des Alliés. La quasi-totalité des Gazaouis, y compris femmes et enfants, nourrit une incommensurable haine des Juifs et aspire à leur extermination. Tout comme  la quasi-totalité des Allemands des années 1940.

Le Président d’Israël s’en est expliqué lors d’une conférence de presse : « …il existe un Etat [Gaza] qui a construit une machine du mal à nos portes. C’est toute la nation [de Gaza] qui en responsable. La rhétorique selon laquelle les civils ne sont ni conscients ni impliqués est un mensonge absolu ».

Denis Charbit[5], intellectuel israélien intelligent et attachant, termine son dernier ouvrage en date en disant je reste un sioniste intranquille. Et je demeurerai tel aussi longtemps que dure la présence militaire israélienne en Cisjordanie, tant que les habitants de Gaza continuent de souffrir[6].

Les Israéliens aspirent à la paix. Certains Palestiniens aussi.  Mais tant que les nouveaux nazis ne seront pas mis hors d’état de nuire les bonnes volontés se fracasseront contre la bête immonde.

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[1] Politologue, philosophe et journaliste juive allemande décédée en 1975.

[2] « Questions de philosophie morale », Editions Payot, 2024.

[3] Sociologue et universitaire franco-israélienne, Directrice d’études à l’EHESS.

[4] « Le 8-octobre : Généalogie d’une haine vertueuse »,  Gallimard 2024

[5] Professeur de sciences politiques à l’université ouverte d’Israël.

[6] « Israël, l’impossible Etat normal », Calman Levy, 2024

Macron, frère du Liban

Le Président Macron, en difficulté manifeste dans son propre pays, essaie maintenant de se donner une stature internationale en soutenant la guerre lancée par le Liban contre Israël  il y a 76 ans.

Galvanisés par l’odeur du sang du 7 octobre, les Libanais envoient depuis ce massacre un déluge d’engins de mort sur la Galilée. Plus de 70.000 Israéliens se sont vus contraints, la mort dans l’âme,  de quitter leur coin de paradis, devenu un coin d’enfer.

Il y a quelques jours un haut dignitaire libanais a été éliminé par Tsahal au moyen d’un tir ciblé. Ce monstre était responsable de nombreuses tueries, dont l’assassinat à Beyrouth de 58 militaires français en 1983. Distrait comme il est, on ne sait pas si Macron a envoyé des condoléances aux proches, mais on peut l’imaginer. On peut tout imaginer avec cet homme sans foi ni loi, qui plaint les Libanais des dégâts qu’ils subissent par l’effet boomerang de leur pathologie antisémite. Belle illustration de cette histoire de l’enfant qui tue ses parents et qui demande ensuite au tribunal la clémence au titre d’orphelin.

Macron adjure  les responsables libanais de rechercher la voie diplomatique pour obtenir un permis de tuer à condition qu’on empêche les Juifs de se défendre. Il assure les libanais, criminels ou pas, de ses  sentiments fraternels.

Il estime peut-être que la guerre n’est pas inéluctable, dans ce sens que si les Juifs disparaissaient le conflit n’aurait plus  d’objet. Mais là aussi il se trompe : on peut parfaitement en vouloir aux Juifs après les avoir tués. Il y a six millions de preuves.

C’est l’affaire des Français que de supporter un Président impopulaire, incompétent, toxique, narcissique et bête à mourir. Mais quand il refuse de se joindre à une manifestation contre l’antisémitisme, quand il interdit à des Israéliens la participation au Salon de la Défense à Paris et quand il soutient le Liban dans sa rage d’éradication d’Israël, alors cela devient l’affaire des Juifs.

De tous les Juifs, et même de ceux qui ne le sont pas. De tout le monde, en somme.

Quelques idées pour l’avenir d’Israël

1        Le Président

Un régime présidentiel sera instauré. Le président aura les prérogatives d’un premier ministre, mais sera inamovible pendant la durée de son mandat, qui durera 6 ans. Il ne pourra exercer plus de deux mandats, qu’ils soient consécutifs ou non.  L’élection du Président se fera au suffrage universel à un tour. Il combinera les fonctions de chef d’État et celle de chef du gouvernement. Il aura le pouvoir de dissoudre le Parlement.

2        La Cour Suprême

L’essence de la Cour Suprême est d’être garante de la démocratie et de faire barrage à des abus éventuels.  Mais au fil du temps l’absence de Constitution a eu pour effet  de faire dévier la Cour Suprême de sa vocation première.  La prépondérance du conservatisme dans l’opinion publique  l’a conduite à se comporter comme une opposition progressiste. Par conséquent, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de Constitution, les juges devront être nommés ou élus en fonction de leur sensibilité politique pour mettre fin à la fiction d’une neutralité imaginaire.

3       Tsahal

Il sera mis fin à l’exemption de service militaire pour raison idéologique, philosophique  ou religieuse. Il y aura cependant des exceptions pour les objecteurs de conscience. Ceux-ci feront l’objet d’examens concernant leurs convictions. En tout état de cause  les réfractaires au service militaire seront pénalisés au plan économique et social, certainement aussi longtemps qu’Israël sera en guerre ouverte ou larvée.

4        La Loi électorale

Le pays sera divisé en circonscriptions. Dans chacune d’elle des partis pourront présenter une liste de candidats à la Knesset.  Les électeurs  pourront indiquer leur préférence parmi les candidats de la liste qu’ils soutiennent.  Le seuil minimal pour chaque liste sera de 5 % dans chaque circonscription. Le vote sera obligatoire. Les élections se feront à un tour tous les  4 ans.

Les statuts des partis politiques devront être conformes à la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». Aucun parti ne pourra avoir dans son règlement interne d’exclusion a priori de qui que ce soit.

5        Religion et Laïcité

L’Etat Israël est une république de tradition juive mais n’a pas de religion d’Etat. La vie publique doit être séculière. Il sera mis fin au monopole du rabbinat concernant ses prérogatives relatives au droit familial.

Les différents systèmes d’éducation auront l’obligation d’inclure dans leur programme un enseignement scientifique et culturel similaire à celui qui est prodigué dans les autres démocraties occidentales, de manière à préparer la jeunesse à son insertion dans la communauté nationale.

Le Ministère de l’Education prescrira la transmission des grands textes du judaïsme à tous les niveaux du système scolaire. Le sionisme fera partie du récit national.  Les communautés arabes, druzes, tcherkesses ou autres seront libres de dispenser un enseignement conforme à leurs traditions, mais dans le respect du caractère juif de l’Etat d’Israël.

6        Légitimité d’Israël

La légitimité éthique et juridique de l’Etat d’Israël a pour fondement le sionisme initié par Theodor Herzl. Cette légitimité a été ratifiée par la communauté internationale suite à la Déclaration Balfour[1], la Conférence de San Remo[2], la Commission Peel[3], la Résolution 181 de l’Onu[4], la Déclaration d’Indépendance[5], l’admission d’Israël aux Nations-Unies[6] et sa reconnaissance par la plupart des pays du monde. L’Etat d’Israël est l’aboutissement du projet sioniste sur base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

7        La Loi du Retour

La  Loi du Retour[7]  a pour vocation d’accueillir tout Juif désirant s’établir en Israël. Par cette disposition l’Etat d’Israël s’engage à accorder la citoyenneté et la résidence à tout Juif désirant immigrer, quelle qu’en soit la raison. La définition de « Juif » telle que formulée dans la Loi du Retour repose sur l’ascendance, mais l’Alyah  sera ouverte à toute personne exprimant le désir de partager la destinée du peuple juif. Le soin de déterminer qui est éligible à l’Alyah sera confié à un organisme d’Etat qui en décidera sur base d’une approche multifactorielle.

Il y a plusieurs communautés reconnues par le Ministère de l’Intérieur en Israël.  L’Etat donnera la possibilité à tout citoyen de changer de communauté pour s’intégrer à celle à laquelle il souhaite appartenir. Cette possibilité existe déjà dans une certaine mesure, mais elle passe par une conversion religieuse. Un volet séculier sera ajouté permettant la transition d’une communauté à l’autre.

8        L’Etat palestinien

Jusqu’en 1967 la Jordanie et la Cisjordanie ne formaient qu’un seul Etat. L’Etat d’Israël s’emploiera à rétablir cette configuration, tout en tenant compte des changements sur le terrain survenus depuis. Cela consistera à diviser la Cisjordanie en deux territoires en fonction de la sociologie des populations concernées. La partie majoritairement palestinienne retournera à la Jordanie et la partie majoritairement juive sera intégrée à Israël. Ni la plupart des Palestiniens ni la plupart des Juifs n’auront à se déplacer. Une frontière internationale serait convenue entre Israël et la Jordanie. Ce sera la fin du statut d’apatride des Palestiniens, qui redeviendront citoyens jordaniens comme ils l’étaient jusqu’en 1967.

9       Gaza

La bande de Gaza est souveraine depuis qu’Israël a quitté ce territoire en 2005. Malheureusement les Gazaouis ont considéré que la fin de l’occupation israélienne était une incitation à la guerre plutôt qu’à la paix, mais ils en ont payé le prix depuis. Le jour où cette population renoncera à l’aspiration à éradiquer l’Etat d’Israël, celui-ci ne s’opposera pas à ce que Gaza se constitue en Etat indépendant ou qu’il fusionne avec la Jordanie ou l’Egypte. Quoi qu’il en soit, l’avenir de Gaza est l’affaire des Palestiniens.

10  L’absence de Constitution

L’Etat d’Israël n’a pas de Constitution, bien qu’à sa fondation le gouvernement avait prévu une Assemblée constituante. Plusieurs obstacles ont rendu problématique la rédaction d’un Constitution, notamment l’opposition entre laïques et religieux et la spécificité de la minorité arabe. Depuis lors la Knesset a adopté des Lois Fondamentales comme cadre juridique. Celles-ci  n’ont pas la rigidité d’une Constitution et peuvent être amendées ou annulées de manière relativement simple. A noter que certaines démocraties occidentales n’ont pas de Constitution non plus, au lieu de quoi c’est essentiellement la jurisprudence qui fonde le droit. Israël pourrait s’en tenir à cette formule.

[1] Lettre ouverte signée par Arthur Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, adressée à Lionel Walter Rothschild. Par cette lettre le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un projet national pour le peuple juif.

[2] Conférence internationale en avril 1920  a déterminé l’attribution des mandats de la Société des Nations, pour l’administration de trois territoires anciennement ottomans, dont  la Palestine.

[3] Commission d’enquête britannique en 1936 afin de proposer des modifications au mandat britannique en Palestine.

[4] Le plan de partage de la Palestine approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU novembre 1947.

[5] La déclaration d’indépendance de l’État d’Israël au 14 mai 1948, dernier jour du mandat britannique sur la Palestine.

[6] L’Etat d’Israël est devenu le 59ème membre de l’Organisation des Nations unies le 11 mai 1949.

[7] La loi du retour votée en 1950 par le Parlement israélien garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël.

Macron ou les fourberies d’un pantin

Le Salon de défense Eurosatory réunit tous les deux ans environ 2000 exposants, une soixantaine de pays et 250 délégations. Des professionnels venus de toutes parts viennent proposer leurs produits à  des entreprises, à des gouvernements, à des militaires et à des organismes privés.  Israël y participe traditionnellement, parce qu’en plus de l’aspect économique, c’est également l’occasion pour les acteurs de cette industrie de nouer des liens stratégiques.

Mais alors que 74 entreprises israéliennes étaient sur le point d’installer leur stand au Parc des Expositions de Villepinte, le Président Macron a brutalement imposé à l’organisateur du Salon de leur interdire l’entrée. Fort de cela, des mouvances islamistes ont obtenu d’un tribunal d’étendre cette interdiction à toute personne ayant des liens avec l’industrie de défense israélienne.

Mais quelques jours plus tard, le Tribunal de commerce de Paris a jugé que l’exclusion d’Israël du Salon était illégale, et a ordonné son annulation. Dans la foulée, la Cour d’appel de Paris a désavoué le tribunal qui avait interdit l’accès au Salon à des Israéliens.

Malheureusement le mal était fait, aussi bien du point de vue moral que matériel, et  les entreprises israéliennes en sont restées pour leurs frais. Il faut néanmoins rendre hommage à la justice française, qui a su empêcher ce Président verbeux et insipide de décréter un boycott d’Israël, pays pourtant allié et ami de la France. Reste que ce Roi fainéant a commis un abus de pouvoir abject et lâche.

Il n’y a peut-être pas de quoi être surpris, puisqu’il s’agit de ce même Macron qui a boycotté une marche contre l’antisémitisme parce qu’un délinquant islamiste, proche de lui, avait assuré à l’Elysée que parader avec des Juifs pouvait constituer une offense aux musulmans.

Vive la France, mais vivement que parte son Président

La gauche et le Statut des Juifs

La dissolution de l’Assemblée Nationale décrétée par le Président Macron le 9 juin dernier constitue un électrochoc pour la vie politique française. Il est plus difficile que jamais d’en anticiper les conséquences, parce que l’équilibre des forces semble avoir changé au vu du résultat des élections européennes. La droite nationaliste à fait des progrès significatifs, mais elle peine à former un front uni face au peuple de gauche, qui  a réussi, lui, à s’organiser en un temps record à la perspective des élections législatives.

Il faut donc attendre les législatives pour déterminer qui sortira vainqueur de cette  bataille politique. Mais ce qui est sûr, c’est que quelle que soit la physionomie  de la future Assemblée Nationale, l’on peut d’ores et déjà dire que le grand vainqueur de l’épisode en cours,  c’est l’antisémitisme.

La totalité de la gauche a validé la judéophobie  comme thème fédérateur en vue de la campagne électorale qui s’ouvre. Des trotskistes aux sociaux-démocrates, les complices de cette mascarade ont conclu une alliance avec pour nom « Nouveau Front populaire ». En dépit de leurs divergences idéologiques, stratégiques et programmatiques, le Parti Socialiste, les Ecologistes, La France Insoumise, le Parti Communiste, Place Publique et autres mouvances gaucho-compatibles se sont mis d’accord sur un programme qu’il serait impossible à mettre en œuvre sans la haine des Juifs comme ciment. La gauche, toutes tendances confondues, avec la bénédiction d’un ex-Président de la république et de celle de la Maire de Paris, s’est réunie en conclave pour entériner l’idée que le Hamas, dont la raison d’être est l’extermination des Juifs, est un mouvement de résistance légitime.

L’Histoire bégaie : en 1940 la gauche votait les pleins pouvoirs à Pétain et lui donnait les coudées franches pour mettre en place le régime de Vichy. La gauche française d’aujourd’hui réinvente le Statut des Juifs  sous forme d’un soutien aux commanditaires du 7 octobre.

Il y a bien entendu des femmes et des hommes de gauche respectables et de bonne foi. Mais à ce stade, toute personne qui continuerait à soutenir quelque composante du « Nouveau Front populaire » que ce soit serait objectivement antisémite. La gauche de France dans son ensemble ne mérite que du mépris. Rien ne peut excuser une quelconque entente avec elle, que l’on soit juif ou pas.

Quant aux Juifs de France qui se revendiquent comme tels, s’ils ne savent plus vers qui se tourner, ils peuvent se tourner vers Israël. La Loi du Retour, c’est  cela.

Jean-Luc Mélenchon est-il une ordure antisémite ?

Amine El Khatmi est un homme politique français issu de la gauche.  Il est l’actuel président du mouvement   Printemps Républicain. Il y a quelques mois, El Khatmi a été invité par le journaliste Fréderic Haziza de Radio J à s’exprimer sur l’actualité, notamment en rapport avec le massacre du 7 octobre 2023 en Israël. A la question de savoir ce qu’il pensait de la position de Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, El Khatmi a qualifié celui-ci « d’ordure antisémite »

Jean-Luc Mélenchon  a réagi en estimant que ces propos étaient « extrêmement graves », revêtaient un « caractère infamant » et constituaient un « incontestable préjudice moral ». Il a assigné Radio J et Haziza en justice et demandé que l’émission soit supprimée des plateformes où elle était accessible. A noter qu’il semble que Mélenchon  n’ait pas assigné El Khatmi à titre personnel.

Maître Goldnadel, avocat de Radio  J et de Haziza,  a annoncé il y a peu que Mélenchon a été débouté par le tribunal. A partir de cette décision de justice il n’est pas déraisonnable de déduire maintenant que qualifier Mélenchon d’ordure n’est pas une injure, mais une information.

Il se peut que Mélenchon n’en reste pas là et qu’il poursuive El Khatmi pour diffamation. Ce serait une affaire intéressante à suivre, vu le passif de Mélenchon et de ses complices de la France Insoumise en matière d’antisémitisme. El Khatmi serait invité à étayer ses propos et à soumettre aux juges un faisceau d’indices assez accablants pour qu’ils conviennent que Mélenchon mérite effectivement d’être qualifié d’antisémite. Les attendus ne retiendraient probablement pas la qualification d’ordure, ce statut ne figurant pas dans le code pénal.

De là à poursuivre Mélenchon pour diffamation raciale, apologie du terrorisme  et incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, il n’y aurait qu’un pas à franchir. L’on pourrait d’ailleurs lui adjoindre dans le box des accusés Annie Ernaux, Mathilde Panot, Edgar Morin, Rima Hassan, Aymeric Caron, Danièle Obono, David Guiraud et quelques autres apparatchiks de la France Insoumise.

Si Mélenchon était condamné et qu’il se présentait aux élections présidentielles de 2027, il serait le premier candidat à briguer ce poste sous l’étiquette d’antisémite  certifié. Nul doute qu’il aurait des électeurs et que cela couronnerait une stratégie qu’il pratique avec succès depuis un certain temps déjà.

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