Jacques Weber est un gros dégueulasse

Jacques Weber est un acteur et réalisateur réputé pour son talent, mais aussi pour sa connerie. Il y a une dizaine d’années, le magazine Causeur publiait à son propos un article intitulé : « L’obsession anti-israélienne de Jacques Weber ».

Weber est un communiste de type stalinien. Il soutient depuis de nombreuses années La France Insoumise et admire le Führer Jean-Luc Mélenchon. Tout comme ce dernier, Weber a un don pour le fascisme et une détestation pour les Juifs. Quand il exprime ses idées, on a l’impression qu’il tire au canon.

Dernièrement, Weber était l’invité du Journal inattendu sur RTL. Il y a lancé un appel au meurtre en bonne et due forme contre le président des États-Unis. Il a déclaré : « Je suis sidéré, estomaqué par l’aphasie autour de Trump. Les gens acceptent, mais il y a une feuille de cigarette entre le nazisme et lui. Trump est une ordure absolue, un danger non seulement pour son pays, mais pour le monde entier. Il faut descendre dans la rue pour le sortir. C’est un gros dégueulasse qu’il faut supprimer littéralement. »

C’est au moyen de cette rhétorique élégante que ce crétin nous fait connaître son engagement politique.

Aujourd’hui, c’est jour de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Les organisateurs français n’ont rien trouvé de mieux que de confier à Weber la tâche de lire la lettre d’un déporté, retrouvée dans une bouteille longtemps après la Shoah.

Cherchez l’intrus.

L’âme de Jean-Marie Le Pen

L’extrême-droite française a parfois su formuler des analyses percutantes sur certaines problématiques contemporaines, notamment l’immigration. Mais ces éléments de lucidité ne sauraient occulter la matrice idéologique dans laquelle s’inscrit cette mouvance, ni absoudre les figures qui en ont façonné l’identité. Jean-Marie Le Pen, qui fut pendant des décennies son visage le plus emblématique, incarne une tradition politique marquée par le rejet des valeurs républicaines, la nostalgie des régimes autoritaires, et un antisémitisme assumé. Il est nécessaire de s’opposer à toute entreprise de réhabilitation, même partielle, de ce personnage, car elle reviendrait à atténuer la portée de ses prises de position et de ses alliances politiques.

Son antisémitisme ne relevait pas de simples provocations médiatiques : il traduisait une vision politique structurée, enracinée dans une tradition d’extrême-droite française qui va de l’Action française à la Collaboration, en passant par l’OAS. Fondateur du Front National en 1972 avec d’anciens militants de l’Algérie française, des membres d’Ordre Nouveau et des sympathisants néofascistes【1】, Le Pen a donné à cette formation une orientation idéologique marquée, dans laquelle les thématiques du complot juif, du révisionnisme historique et du racisme culturel occupaient une place centrale. Tout au long de sa carrière, il s’est entouré de personnalités issues de ces milieux : d’anciens Waffen-SS, des négationnistes comme Robert Faurisson, ou encore des figures de la droite radicale européenne【2】.

Sous sa direction, les discours et publications internes du Front National regorgeaient de références explicites ou suggérées à une supposée domination juive dans les médias, la finance ou les relations internationales. Ces éléments n’étaient ni accidentels ni anecdotiques, mais constituaient une trame idéologique cohérente, inscrite dans la continuité de courants antirépublicains et xénophobes actifs en France depuis le XIXe siècle.

Sa fille, Marine Le Pen, n’est ni antisémite ni raciste. Elle a opéré un recentrage stratégique du parti, rompu publiquement avec les outrances de son père, et imposé une nouvelle ligne à un mouvement pourtant fondé par d’anciens de la Waffen-SS et des militants nationalistes. Le Rassemblement National est aujourd’hui un parti intégré à la vie démocratique, qui participe aux institutions et se conforme aux règles du jeu républicain. Mais ce n’est pas lui rendre service que de tenter de sauver l’âme politique de Jean-Marie Le Pen. Une telle entreprise reviendrait à effacer la nature idéologique profonde de son engagement, et à gommer les responsabilités historiques d’un homme dont les choix furent tout sauf anecdotiques.

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【1】 Le Front National a été créé le 5 octobre 1972 par Jean-Marie Le Pen avec la participation de François Brigneau (ancien de Jeune Nation et d’Ordre Nouveau), Alain Robert, et d’autres figures issues de la droite nationaliste radicale. Plusieurs fondateurs étaient liés à l’OAS et à la mouvance néofasciste européenne.

【2】Jean-Marie Le Pen a soutenu publiquement des négationnistes comme Robert Faurisson et s’est entouré de figures controversées, dont Léon Gaultier (ancien Waffen-SS), Pierre Vial (idéologue du GRECE) et Roland Gaucher (ex-milicien).

L’écrivain et l’avocat, même combat

En août dernier, l’écrivain flamand Herman Brusselmans publiait une chronique dans le magazine Humo, où il exprimait son «  envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque juif ». Certains considèrent ces propos comme de l’humour, tandis que d’autres y voient une incitation à la haine et à la violence antisémite. Suite à ces déclarations, Brusselmans a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Gand. En marge de la première audience, son avocat s’est adressé aux journalistes, affirmant qu’il avait « d’abord cru que l’assignation était rédigée en hébreu, tant elle lui semblait absurde », ajoutant qu’il avait l’impression « qu’ils » tentaient de déplacer le Mur des Lamentations à Gand » . Qui se ressemble s’assemble. A antisémite, antisémite et demi. La question est maintenant de savoir si l’avocat, Omar Souidi, va rejoindre son client dans le box des accusés, pour le même délit.

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