Naftali Bennett,aujourd’hui major de réserve, fut un combattant d’élite de Tsahal[1]. Après son service militaire, il a mené une brillante carrière dans les technologies de pointe avant d’entrer en politique. Patriote au parcours remarquable, il est devenu Premier ministre d’Israël, mais la politique ne semble peut-être pas lui convenir aussi naturellement qu’on aurait pu le croire.
À son arrivée à la tête du gouvernement, la résidence officielle du Premier ministre, à Jérusalem était en travaux. Mais Bennett a d’emblée annoncé qu’il n’avait pas l’intention de s’y installer. Il continuerait à vivre dans sa villa de Raanana, d’où il assumerait ses fonctions.
À sa demande, le conseiller juridique du gouvernement a requalifié sa résidence privée en résidence officielle. L’argument avancé était qu’un déménagement à Jérusalem serait perturbant pour sa famille. Il est d’ailleurs de notoriété publique que son épouse n’apprécie guère les contraintes liées à la fonction.
Résultat : la villa de Raanana a subi des aménagements lourds — et très coûteux — pour répondre aux exigences de sécurité du Shin Bet. Murs dressés en pleine rue, pylônes, projecteurs, caméras, gardes en faction, accès strictement contrôlé : ce quartier résidentiel paisible s’est brutalement transformé.
Pour les voisins, cette mutation est une calamité. La qualité de vie s’est effondrée, entre les travaux, les mesures de sécurité et l’agitation constante. Si tout cela avait été dicté par une impérieuse raison d’État, ils auraient pu faire preuve de patience. Mais il s’agit clairement d’une décision personnelle, prise pour le confort de la famille . On comprend mal pourquoi leur tranquillité passerait avant celle de tout un voisinage.
Bennett est pourtant un homme attaché aux symboles, et notamment à celui de Jérusalem. Il est donc surprenant qu’il ait préféré recevoir à Raanana les délégations étrangères, au lieu de le faire, comme il est d’usage, dans la capitale.
Selon la chaîne Aroutz 13, la facture des travaux avoisinerait les 45 millions de shekels — une somme considérable pour un mandat qui, au mieux, devait durer deux ans. Une dépense difficile à justifier vis-à-vis du contribuable.
Naftali Bennett reste toutefois un homme dans la force de l’âge, courageux et ambitieux. Si l’avenir politique devait se refermer pour lui, nul doute qu’il saurait relever de nouveaux défis, ailleurs.
[1] Armée de défense d’Israël (Tsahal)